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Le ratio de solvabilité d’un régime de retraite canadien type a chuté d’environ 3 % depuis l’annonce des résultats du vote sur le Brexit, annonce Mercer.

Dans un communiqué publié la semaine dernière, la firme de consultation financière indique que l’incidence du vote des électeurs britanniques, qui ont décidé de quitter l’Union européenne, s’est traduite par une diminution de ce ratio au premier semestre de 2016 pour la plupart des régimes de retraite au pays.

Pour sa part, le ratio médian des régimes de retraite des clients de Mercer s’établissait à 82 % au 27 juin, soit un recul de trois points par rapport aux 85 % enregistrés au début de l’année et aux 85 % atteints juste avant la tenue du référendum.

L’indice de Mercer sur la santé financière des régimes de retraite, qui illustre le ratio de solvabilité d’un régime de retraite hypothétique, a lui aussi régressé depuis le début de l’année, se chiffrant à 88 % alors qu’il était de 93 % au mois de janvier.

« Le vote du Brexit a manifestement engendré de l’incertitude géopolitique et économique, ce qui se traduira sans doute par une volatilité accrue pour les régimes de retraite dans les mois, voire les années à venir. Les promoteurs de régimes de retraite devraient s’assurer d’être en mesure de composer avec leur exposition actuelle aux risques liés à leurs régimes de retraite », commente F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Retraite chez Mercer.

Selon lui, le repli du niveau de solvabilité des régimes de retraite au cours du premier semestre est également dû « à la chute des rendements des obligations à long terme, au rendement anémique des actions à l’échelle mondiale et à l’appréciation du dollar canadien, qui a nui au rendement des placements étrangers qui ne font pas l’objet d’une stratégie de couverture des devises ».

FORTE VOLATILITÉ DES MARCHÉS

Dans le contexte actuel de forte volatilité des marchés, « les promoteurs doivent adopter une approche réfléchie et consciencieuse en matière de rééquilibrage de la répartition de l’actif de leur politique de placement », recommande Mercer.

À mesure que la situation financière des régimes s’améliorera, « de nombreux répondants de régimes chercheront à réduire leur exposition au risque en augmentant la proportion de titres à revenu fixe ou en transférant certains éléments de passif par une opération de souscription de rentes », prévoit la firme.

Sa conclusion : « Les promoteurs désireux de réduire les risques liés à leurs régimes devraient établir dès maintenant une stratégie détaillée et cibler les occasions qui se présentent de manière à pouvoir agir rapidement au moment opportun. »

Quant aux particuliers, surtout ceux qui participent à des régimes à cotisations déterminées et qui sont proches de la retraite, ils ont particulièrement intérêt à surveiller de près l’évolution de la situation.

Le Brexit, ça peut (aussi) rapporter gros!

Si la sortie annoncée du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) place les entreprises et les investisseurs dans l’incertitude, elle représente aussi pour certains une occasion inespérée de gagner de l’argent, rapporte l’Agence France-Presse.

C’est le cas de plusieurs consultants et avocats, qui n’ont pas tardé à proposer leurs services aux dirigeants de sociétés inquiets pour l’avenir.

« UNE OCCASION DE FAIRE DES AFFAIRES »

« C’est une occasion de faire des affaires. Les gens vont avoir besoin de conseils, et ce, potentiellement pendant encore des années », explique par exemple à l’AFP Alasdair Steele, avocat londonien du cabinet Nabarro, à la tête du groupe de travail Brexit de Broadlaw Group, un réseau de cinq cabinets d’avocats européens.

Une fois lancée la procédure formelle, sans doute en septembre, la Grande-Bretagne aura deux ans pour négocier les conditions de son départ de l’UE, « deux années pendant lesquelles les entreprises ne sauront pas à quelle sauce elles seront mangées », rappelle l’agence de presse.

GUIDER DANS LE FOUILLIS D’INFORMATIONS

« Nous pouvons aider les clients à comprendre ce qui est important et ce qui ne l’est pas » dans le futur régime qui s’appliquera aux relations commerciales entre Londres et l’UE, ou sur l’accès des Britanniques au marché unique européen, affirme pour sa part Charles Burton, directeur général d’Oxford Economics, cabinet de conseil qui a réalisé, avant le référendum du 23 juin, plusieurs études sur les effets d’un éventuel Brexit.

De son côté, KPMG a créé un « forum clients spécial Brexit » sur Internet et organisé une conférence téléphonique pour ses clients anxieux quelques jours à peine après le vote. « Nous sommes là pour vous fournir de l’aide », les a rassurés la vice-présidente de l’antenne britannique du cabinet d’audit, tout en les prévenant qu’ils n’auraient « pas immédiatement toutes les réponses » à leurs questions.