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Dans un récent article du Financial Post, Tom Bradley, président de Steadyhand Investment Funds, présente cinq idées, selon lui complètement fausses, qui sont pourtant bien ancrées dans l’industrie financière.

1. ON PEUT PRÉDIRE LES MOUVEMENTS DU MARCHÉ

Encore trop d’investisseurs croient dur comme fer que les marchés boursiers sont prévisibles. Ils sont convaincus de pouvoir prédire les hauts et les bas du marché et basent leur stratégie sur cette conviction. 

Selon Tom Bradley, si l’on peut dégager des probabilités de tendances à long terme, nous n’avons aucune capacité de prédire la direction du marché dans une période inférieure à cinq ans. Même si l’on pouvait prévoir de manière fiable les milliers de facteurs politiques, économiques, structurels et comportementaux qui influent sur le marché, nous échouerions à déterminer exactement l’impact qu’ils auraient.

M. Bradley est d’avis que ce mythe persiste parce qu’il y a toujours quelqu’un, quelque part, qui se targue d’avoir prédit correctement une hausse ou une baisse. Or, rappelle-t-il, si l’on utilise la méthode du pile ou face, on aura raison une fois sur deux…

2. LE LIEN ENTRE L’ÉCONOMIE ET LE MARCHÉ

Les stratégies d’investissement sont souvent construites à partir d’une vision de l’économie. Par exemple, les marchés continuent de grimper lorsque l’économie est vigoureuse. 

Or, les prix des actions sont basés sur les profits. Ces derniers alimentent l’activité économique, mais le lien entre de meilleures statistiques économiques et les marchés boursiers serait, au mieux, très mince. Le marché ne réagit pas aux plus récentes statistiques économiques, mais tente plutôt d’anticiper de quoi elles auront l’air dans 12 ou 18 mois.

3. L’EFFET TRUMP

L’effet sur les marchés, positif ou négatif, que l’on attribue au président américain Donald Trump incarne bien la croyance répandue qu’une question ou un facteur peut à lui seul faire monter ou descendre les prix des actions. On a vu le même phénomène avec la crise de la dette grecque, avec la Chine, avec la fermeture du gouvernement fédéral suivant l’incapacité du président et des membres du Congrès à s’entendre sur un budget et avec les décisions de la Réserve fédérale américaine. 

Les marchés sont bien plus complexes que cette idée ne le laisse penser. Les investisseurs tendent à surestimer l’impact des actions ou de l’inaction des banques centrales et des gouvernements. Leur effet peut se faire sentir l’espace de quelques heures, mais rarement plus, selon Tom Bradley.

4. LES FRAIS NE COMPTENT PAS

Le président de Steadyhand Investment Funds entend souvent dire que les frais ne comptent pas, tant que les résultats sont au rendez-vous. Celui dont la firme se spécialise dans les fonds d’investissement à bas frais n’est pas d’accord avec cette affirmation.

Il rappelle que les rendements sont importants, mais qu’ils ne sont pas garantis. Les frais, eux, sont ce qu’ils sont. Choisir des produits et des services à plus bas coûts augmente ainsi les chances d’obtenir de bons rendements, puisque l’on démarre chaque année avec une avance sur les produits et services plus coûteux. 

5. LES FNB BATTENT TOUJOURS LES FONDS COMMUNS

L’idée selon laquelle les fonds négociés en Bourse (FNB) battent toujours les fonds communs de placement (FCP) gérés activement viendrait du tableau Standard & Poor’s Indices Versus Active Funds (SPIVA). Or, selon Tom Bradley, celui-ci compare des pommes et des oranges. 

SPIVA calcule le rendement des produits passifs sur la base des marchés indexés eux-mêmes, sans tenir compte des frais ni des commissions de transactions et sans marge d’erreur. À l’inverse, il présente les rendements des fonds communs de placement après avoir soustrait les frais de gestion, les dépenses des fonds et, dans la plupart des cas, les commissions de suivi. Ces deux rendements ne peuvent donc être comparés.

Les investisseurs devraient se garder, selon Tom Bradley, de se baser sur toutes ces idées reçues et ces fausses perceptions pour élaborer leurs stratégies d’investissement. Êtes-vous d’accord avec lui ?