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Commencer à épargner tôt pour la retraite est une bonne stratégie. Même de petits montants feront une différence sur 35 ou 40 ans. Mais comment discuter d’épargne-retraite avec les jeunes de la génération Y?

Il y a de fortes chances pour que les Y jugent que la retraite n’est qu’une lointaine perspective et qu’ils ont bien d’autres priorités. Voici les conseils de Morningstar pour renverser la tendance.

Un récent sondage d’Environics Research réalisé pour TD montrait que 42 % des Canadiens se jugeaient trop jeunes pour penser à l’épargne-retraite. En octobre 2017, un rapport de BMO Gestion de patrimoine révélait que seulement 32 % des Y épargnaient en vue de la retraite.

Peu d’entre eux réalisent toutefois le coût de trop attendre avant de se lancer. Commencer à mettre 100 dollars de côté par mois quand on est jeune rapporte évidemment plus que de débuter de mêmes économies dans la trentaine ou la quarantaine, rappelle Morningstar.

REER ou CELI?

Une fois lancé, la première question qui surgit est souvent : REER ou CELI? « Ça dépend de la personne, de sa situation actuelle et de ses objectifs financiers », croit Jennifer Diplock, vice-présidente associée, épargne personnelle et investissement à TD Canada Trust, citée par Morningstar.

Il faut rappeler à l’investisseur que le REER est surtout une manière de reporter l’impôt à plus tard et non de l’éviter complètement. C’est notamment une bonne option pour les gens qui estiment qu’ils paieront moins d’impôt à leur retraite qu’au moment de cotiser à leur REER. Toutefois, pour des jeunes qui commencent leur carrière et ont déjà un taux d’imposition marginal assez bas, la calcul pourrait s’inverser. Il est possible qu’ils fassent face à un taux d’imposition marginal plus élevé lors de leur retraite.

Dans ces cas-là, d’autres options peuvent devenir judicieuses. Le CELI permet de gagner des revenus et des gains en capital à l’abri de l’impôt. La contribution maximale est de 5 500 dollars cette année. Comme pour le REER, il est aussi possible de mettre à profit les droits de contribution inutilisés des années précédentes. Évidemment, le CELI ne donne pas droit à une déduction d’impôt immédiate, mais les retraits sont non imposables.

D’AUTRES OPTIONS

Les avantages d’un compte d’investissement non enregistré sont moins évidents, mais ils peuvent devenir une option pour celui ou celle qui a maximisé ses cotisations au CELI et recherche un outil lui permettant de retirer de l’argent avant la retraite.

L’assurance vie peut aussi jouer un rôle, en conjonction avec d’autres placements comme le REER ou le CELI, pour protéger les gens chers à l’investisseur. Certaines polices incluent une portion en liquidités qui s’accumule et peut être retirée à la retraite, pour bonifier l’épargne-retraite.

BIEN CONSEILLER LES JEUNES

Bien sûr, le rôle du conseiller est justement de créer le bon assemblage de ces outils afin de mettre sur pied la meilleure stratégie à long terme pour ces jeunes investisseurs. Selon le rapport de BMO, 28 % des Y investissent avec l’aide d’un conseiller dans une institution financière et 24 % avec l’aide d’un conseiller indépendant.

« Un individu plus jeune peut avoir des objectifs à court terme, comme démarrer une entreprise ou acheter une maison, dont on doit tenir compte dans les objectifs à long terme, soutient Chris McIntyre, d’Edward Jones. Séparer les objectifs à court et long termes aide les plus jeunes à comprendre que le plan d’épargne-retraite n’est qu’une des parties de ce qu’ils mettent de côté. »

L’épargnant qui se dote d’un solide plan très tôt a de biens meilleures chances d’atteindre, voire de dépasser, ses objectifs financiers.