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Le télétravail ne deviendra pas la norme et les espaces de bureaux ont encore de beaux jours devant eux, croit Larry Antonatos, gestionnaire de portefeuille à Brookfield Asset Management.

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« Les confinements en raison de la COVID-19 ont eu un gros impact sur l’immobilier et les infrastructures, et en particulier sur les espaces de bureaux puisque beaucoup d’employés sont passés au télétravail. Avec la réouverture de l’économie, on voit certaines entreprises adopter un modèle hybride entre le travail à la maison et au bureau, et il y a lieu de se demander si le télétravail va devenir la norme et si la demande d’espaces de bureaux est appelée à chuter de façon durable. Nous croyons que la réponse est non », affirme Larry Antonatos.

Selon l’expert, le succès sourira davantage à ceux qui collaborent en personne, car le télétravail ne peut entièrement remplacer les interactions humaines.

« À long terme, nous voyons le télétravail devenir un complément plutôt qu’un remplacement du bureau. Le télétravail offre de la flexibilité, mais le bureau permet de collaborer et de maintenir une culture d’entreprise qui est à la base de la croissance, de la gestion du risque, et du développement des employés – surtout les plus jeunes », argue Larry Antonatos.

« Nous croyons également que la COVID-19 aura pour effet de renverser la tendance de densification des espaces de bureau qu’on a observée dans les dernières décennies. Certaines règles de distanciation et protocoles d’hygiène vont probablement rester en place, poussant à augmenter la superficie des espaces pour chaque employé dans les bureaux », poursuit-il.

Il rappelle que la superficie par employé est passée de 425 p.c. en 1990 à 225 p.c. en 2010, puis un mince 150 p.c. en 2020. Si la tendance se renverse, cela aura pour effet d’accroître la demande d’espaces de bureaux.

« Je crois aussi que les grandes villes vont continuer d’attirer les talents. L’urbanisation est une forte tendance depuis plusieurs siècles, pour la simple raison que le commerce et la culture s’épanouissent dans l’effervescence d’une grande ville qui réunit les gens et les idées », affirme Larry Antonatos.

Selon lui, la présence dans les principaux marchés va rester importante pour les grandes entreprises et aussi pour les activités commerciales et créatives qui nécessitent des rencontres et des collaborations en personne; il cite notamment Toronto, New York et Londres.

« D’autres facteurs comme la qualité de vie reliée à la météo, aux écoles, aux trajets, ou à la fiscalité devraient permettre à de plus petits marchés d’atteindre la masse critique des métropoles déjà établies. On peut citer Austin au Texas et Nashville au Tennessee comme des exemples de réussite à ce titre. Il faut s’attendre à en voir d’autres apparaître », assure Larry Antonatos.

Enfin, la qualité des espaces va faire la différence, conclut-il.

« Peu importe le marché, les propriétés de haute qualité vont mieux performer. Les villes où la qualité est basse risquent de devenir obsolètes. Les employeurs compétitionneront toujours pour attirer les meilleurs talents, et ils y parviendront avec des installations modernes et de nombreuses commodités. Je pense aux espaces de bureaux à proximité de salles de conditionnement physique, d’espaces extérieurs, de zones commerciales, de restaurants et de lieux de divertissement. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.