Maison avec une flèche vers le haut illustrant l'idée de croissance.
Photo : Andriy Popov / 123RF

Le « Podcast de l’émergence » est une série de balados visant à faire découvrir le milieu de la finance québécoise. Le présentateur Pierre-Luc Poulin pose un regard extérieur sur une industrie qui n’a plus de secrets pour lui.

Quand vient le temps d’investir, plusieurs hésitent entre les valeurs mobilières et le placement immobilier. Si les premières se font actuellement malmener à la Bourse, le second est-il aussi sécuritaire qu’on le prétend? Rémi Morel, analyste sénior et associé à Barrage Capital, nous éclaire sur la question.

D’abord, est-ce un bon temps pour investir dans l’immobilier? Voilà une question plutôt difficile à répondre, selon M. Morel, car personne ne sait ce qu’il adviendra à court ou à moyen terme. « Mais en ce moment, les taux d’intérêt sont relativement bas, même s’ils montent, dit-il. Il n’y a pas eu de cycle baissier depuis le début des années 1990. Peut-être qu’en ce moment il y en a un qui est en train de s’opérer ailleurs dans le Canada. On ne le sait pas. »

L’immobilier, plus « sécuritaire » que la Bourse?

Vous connaissez quelqu’un qui a acheté un immeuble à six-logement sans l’avoir visité? On n’achète pas de bien immobilier sans d’abord faire un état des lieux, pas plus qu’on va acheter une maison qui est sur le point de s’effondrer, explique Rémy Morel.

Tandis qu’à la Bourse, il arrive souvent qu’un achat soit effectué sans qu’on ait pris le temps de lire les états financiers. « Quand les gens investissent dans l’immobilier, ils sont plus passionnés : ils vont aller le visiter, le faire inspecter. C’est un long processus. », rappelle le financier.

La Bourse est souvent frappée par des tendances. Actuellement, c’est le cannabis qui secoue la cage. « Certains vont vouloir investir dans les entreprises de cannabis uniquement parce qu’ils croient que ce produit a un bon avenir, affirme M. Morel. Ils vont prendre la première qu’ils trouvent et l’acheter sans faire tout le processus d’analyse. Alors qu’en immobilier, on va prendre le temps de vérifier, d’aller voir l’immeuble. »

Les achats en Bourse sont donc souvent plus impulsifs parce que la barrière à l’entrée est plus faible. « Ça ne veut pas dire que la Bourse n’est pas bonne. Mais il est plus facile de faire des erreurs à la Bourse que d’en faire dans l’immobilier », constate Rémy Morel.

Quels sont les trucs pour réussir en immobilier?

Comme à la Bourse, il faut apprendre des meilleurs et surtout de leurs erreurs. Mais au-delà de cet apprentissage, il faut développer de fortes habiletés en négociation.

« En immobilier, si j’ai de bonnes habiletés en négociation, je vais essayer de diminuer le prix d’achat quand j’achète, et d’augmenter le prix de vente quand je vends, illustre M. Morel. Ces habiletés font toute la différence au moment de négocier son hypothèque. Elles peuvent permettre d’aller chercher jusqu’à 20 points de base de moins », ajoute-t-il. Ce qui est substantiel lorsqu’on fait l’acquisition de biens immobiliers d’importance.

En revanche, il n’est pas vraiment nécessaire de savoir négocier à la Bourse. « On n’a qu’à faire un clic pour acheter. On ne fait face à personne, on n’a qu’à attendre que le prix soit intéressant ».

Avec la collaboration de Caroline Ethier.