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Les régimes d’assurance collective qui font face à des réclamations pour des médicaments coûteux ne sont pas au bout de leur peine. Cette catégorie de traitements a constitué 41,6 % des ventes de médicaments brevetés au pays en 2017.

C’est ce que permet de constater le Rapport annuel 2017 du Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés, publié la semaine dernière. À titre comparatif, les médicaments à prix très élevés ne constituaient que 7,6 % des ventes de médicaments brevetés en 2006.

Dans les régimes privés d’assurance médicaments, on considère que les médicaments dont le coût de traitement atteint au moins 10 000 $ par année sont des médicaments coûteux. Ces traitements représentaient 26% du total des coûts de médicaments en 2017, une hausse de neuf points de pourcentage en une décennie.

En 2017, les ventes de l’ensemble des médicaments brevetés, pas uniquement ceux à prix élevé, ont augmenté de 7,6 % par rapport à l’année précédente pour atteindre 16,8 milliards de dollars.

LES MÉDICAMENTS BIOLOGIQUES MÈNENT LE BAL

Les médicaments biologiques constituaient une large proportion des ventes de médicaments brevetés au Canada en 2017 (42 %), une hausse vertigineuse de 26 points de pourcentage depuis 2008. Les immunodépresseurs comme le Remicade, l’Humira et le Enbrel ont fortement contribué à cette croissance.

Les ventes de médicaments oncologiques ont elles aussi connu une envolée depuis 2008, passant de 4,4 à 13,8% des ventes totales de médicaments brevetés. Les traitements pour le cancer pris par voie orale sont notamment en forte croissance. Le Revlimid est le médicament oncologique le plus vendu au pays, et représente à lui seul 2 % de toutes les ventes de médicaments brevetés.

Le rapport précise que les principaux facteurs favorisant les ventes toujours plus importantes de médicaments brevetés sont la croissance démographique, le vieillissement de la population, l’accroissement de certains problèmes de santé, les changements dans les pratiques de prescriptions des médecins ainsi que l’arrivée de nouveaux médicaments sur le marché pour des états de santé qui ne pouvaient pas être traités auparavant.

PLUS CHER QU’AU ROYAUME-UNI, MAIS MOINS QU’EN ALLEMAGNE

Le CEPMB soutient par ailleurs que, toujours en 2017, les prix des médicaments au Canada étaient inférieurs aux prix en Suisse, en Allemagne et aux États-Unis, mais supérieurs aux prix au Royaume-Uni, en France, en Italie et en Suède.

Le prix moyen des médicaments brevetés a reculé de 0,3 % au Canada en 2017. Ailleurs dans le monde, les prix aux États-Unis ont augmenté, en moyenne, de 6%, alors que les prix dans tous les autres pays ont diminué. L’Allemagne a connu la plus forte baisse, soit de 10,4 %.

Au total, 1 391 médicaments brevetés pour usage humain ont fait l’objet d’un rapport au CEPMB, dont 80nouveaux médicaments en 2017.