Il reflète les annonces faites précédemment par le gouvernement, notamment en matière de soutien à la main-d’œuvre québécoise, note Hélène Marquis, directrice exécutive, planification fiscale et successorale, Gestion privée de patrimoine CIBC.

Cliquez ici pour entendre l’entrevue complète en baladodiffusion sur Gestionnaires en direct, de la CIBC

« Le budget est très bien aligné avec les promesses du gouvernement depuis son accession au pouvoir. Entre autres, les objectifs qu’il a répétés sont de remettre de l’argent dans le portefeuille des Québécois, d’améliorer les services en santé et en éducation et de rétablir l’équilibre budgétaire », dit Hélène Marquis.

L’experte énumère les différentes mesures qui illustrent cette continuité.

« Du côté des familles, on a aboli la contribution annuelle pour frais de garde d’enfant, qui faisait un gros trou dans le budget des Québécois. On apprend aussi qu’un calculateur sera disponible sur le site du ministère des Finances pour comparer les coûts de frais de garde dans les établissements privés ou subventionnés. Ces derniers se verront d’ailleurs octroyer 6 000 places supplémentaires d’ici 2021-2022 », note Hélène Marquis.

Elle mentionne aussi une diminution des taxes scolaires « qui va être bienvenue » étant donnée la flambée qu’ont connue certaines commissions scolaires dans les dernières années.

« Ensuite viennent les mesures qui touchent les aînés. Elles sont en cohérence avec les problèmes du vieillissement de la population et de la diminution de la main-d’œuvre. Un crédit remboursable indexé au coût de la vie a été instauré pour le soutien des aînés à très faible revenu. On va aussi bonifier le crédit d’impôt pour les travailleurs d’expérience, et réduire les charges sur la masse salariale pour les PME qui favorisent le maintien à l’emploi des travailleurs de 60 ans et plus », dit Hélène Marquis.

Cette mesure tombe à pic selon elle, puisque les Québécois réclament leur pension de la Régie des rentes à un âge assez jeune : la moyenne était de 63 ans en 2018.

« On veut maintenir ces gens à l’emploi, et aussi leur permettre de bonifier leur revenu de retraite en repoussant après l’âge de 65 ans le moment de faire leur demande à la Régie des rentes du Québec. Tous ces éléments sont de bon augure pour aider les Québécois à passer à travers une période où les aînés pourraient être appauvris par le ralentissement économique », observe l’experte.

Parmi les autres mesures pour soutenir la main-d’œuvre québécoise, le budget veut favoriser l’immigration des travailleurs qualifiés et prévoit des programmes de francisation « assez généreux », note-t-elle.

« On veut aussi faciliter l’intégration des personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi en réduisant de 100 % les charges sociales sur les entreprises qui emploient ces personnes. Il y a des montants importants alloués à ces fins et ça peut bonifier le marché de l’emploi », croit Hélène Marquis.

Quant aux entreprises, le budget met en place des mesures pour favoriser entre autres la propriété intellectuelle et la recherche et le développement, et des crédits d’impôt relatifs à l’investissement et à l’innovation, note l’experte.

« On va même avoir un crédit d’impôt très large pour les sociétés qui voudront investir dans des entreprises en démarrage dans certains secteurs technologiques. Ce crédit d’impôt non remboursable s’appliquera sur 30 % du montant payé par une société pour souscrire des actions de sociétés admissibles, jusqu’à 225 000 $. C’est très intéressant pour les entreprises innovantes au Québec », dit-elle.

« Ce qui m’a frappée aussi dans ce budget, c’est la question de la lutte au blanchiment d’argent tiré de la criminalité, de l’évasion fiscale, etc. Un peu comme au niveau fédéral l’année dernière, de nouvelles règles de divulgation des bénéficiaires ultimes vont être mises en place; les gens devront indiquer annuellement ces bénéficiaires au registre des entreprises du Québec. Par exemple, si on a une société en exploitation ou de placement qui est détenue par une fiducie, on ne dira pas que l’actionnaire est la famille X; on devra aussi désigner qui sont les bénéficiaires de cette fiducie », explique-t-elle.

Une mesure qui va particulièrement intéresser les conseillers est l’aide financière prévue pour les courtiers en valeurs mobilières qui ne travaillent pas pour des banques.

« La mesure était assez vague et on est passé rapidement dessus, mais il est certain qu’elle aura un impact pour les conseillers indépendants », note Hélène Marquis.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.