C’est LA grande question que bien des conseillers se posent : que va-t-il advenir de leur métier avec l’arrivée des robots financiers?

Deux auteurs, Frey et Osborne[1], ont publié une étude portant sur les emplois en fonction de la probabilité de leur informatisation au cours des prochaines années.

À partir de ces données, récoltées aux États-Unis, ils ont élaboré une méthodologie qui vise à évaluer les risques liés à l’informatisation de tous les emplois au cours des prochaines années.

Nous avons examiné l’ensemble des professions financières et regroupé les emplois dans trois grands secteurs : les assurances, les services financiers et les valeurs mobilières.

INDICE DOMAINES FINANCIERS — ASSURANCES RANG
92,00 % Représentants en assurances 565
98,00 % Ajusteurs, évaluateurs 675
98,00 % Évaluateurs dommage voiture 685
98,00 % Commis aux contrats d’assurance et réclamations 689
99,00 % Tarificateurs 698
INDICE DOMAINE FINANCIERS — SERVICES FINANCIERS RANG
8,00 % Agent de conformité 159
17,00 % Vérificateurs financiers 198
23,00 % Analystes financiers 217
33,00 % Autres analystes financiers 245
55,00 % Représentants services à la clientèle 315
94,00 % Analystes budgétaires 594
97,00 % Caissiers 657
98,00 % Caissiers 683
99,00 % Préposé aux nouveaux comptes 693
INDICE DOMAINES FINANCIERS — VALEURS MOBILIÈRES RANG
1,60 % Représentant en valeurs mobilières et fonds communs 74
98,00 % Commis aux transactions 688

LE SECTEUR DES ASSURANCES TRÈS TOUCHÉ

Dans le tableau ci-dessus, l’indice exprime le pourcentage de probabilité que l’emploi soit robotisé dans les prochaines années, selon Frey et Osborne. Le rang est quant à lui fonction des 700 emplois analysés dans l’étude.

Si l’on se fie à ces résultats, le secteur le plus touché sera celui des assurances, avec un indice qui varie entre 92 et 99 % en fonction des différentes professions étudiées. Plus les aspects techniques du métier visé sont importants, plus il risque d’être à l’avant-garde de la robotisation.

Dans le domaine des valeurs, vous aurez probablement noté que les représentants en valeurs mobilières et les représentants en fonds seraient moins touchés (indice à 1,60 %) que les commis aux transactions (indice de 98 %).

Nous croyons que si cela est vrai pour les valeurs mobilières de plein exercice, ce sera moins vrai pour les fonds communs. En effet, pour ces produits de placement collectifs, la pression viendra à la fois de leur relative standardisation et de la disparition des commissions, que ce soit par réglementation ou par la pénétration de produits fortement escomptés comme les fonds négociés en Bourse. Ainsi, d’après nous, les représentants en épargne collective seront beaucoup plus touchés qu’illustré dans le tableau.

LE CONSEIL RÉSISTE

De manière générale, les emplois qui se rattachent au conseil semblent vouloir résister un peu plus longtemps. On pourrait y voir un certain réconfort quant à la non-disparition de certains métiers. Cependant, le fait de ne pas être rapidement « automatisable » n’empêchera pas les robots dotés d’intelligence artificielle d’occuper des fonctions de conseil… Un jour peut-être.

Dans le monde financier actuel, ces types de robots intelligents ne sont pas encore une réalité. Pour l’heure, les robots financiers se résument à un assemblage d’algorithmes via plusieurs logiciels ou bases de données. Les approches sont exclusivement techniques et ne font appel à aucun jugement professionnel.

Au Canada, la présence d’un détenteur de permis est obligatoire pour finaliser une transaction qui passe par un robot. Pour combien de temps encore?

Ce texte est tiré de la formation gratuite en ligne Les robots financiers, la fin des professions financières?, qui permet d’acquérir 1 UFC en conformité à la CSF et à l’IQPF. Vous pouvez vous inscrire sur le site www.deontologie.ca.


[1] FREY, Carl Benedikt et OSBORNE, Michael A. The future of employment : how susceptible are jobs to computerisation, University of Oxford, Oxford Martin School, September 2013, 72 pages.

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