Jeu d'échecs.
Photo : Pattanaphong Khaunkaew / 123RF

Cette stratégie offre peu d’avantages à l’investisseur canadien, qui est mieux servi par une gestion active des devises, selon Michael Sager, gestionnaire de portefeuille à Gestion d’actifs CIBC.

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« Il existe plusieurs façons de gérer les devises dans un portefeuille. Il y a l’approche de la couverture passive, qui considère les devises comme un risque généré par les placements à l’étranger sans récompense pour l’investisseur. À l’autre bout du spectre, il y a l’approche de la couverture active, qui voit les devises comme une catégorie d’actifs à part entière avec un potentiel de rendement diversifié. Ce sont les deux extrêmes : l’un vise à minimiser le risque, l’autre recherche le rendement », explique Michael Sager.

La couverture de devises dynamique se trouve entre les deux, résume l’expert. Elle a pour but premier de minimiser le risque en ajustant au fur et à mesure le degré de couverture des devises, mais elle vise aussi à générer « un peu » de rendement au fil du temps. Dans la pratique, selon lui, elle s’apparente le plus souvent à une simple stratégie de couverture passive.

« D’après nos observations, pour les investisseurs canadiens, la couverture dynamique des devises ne réduit pas davantage le risque à long terme qu’un portefeuille non couvert. En fait, en accroissant périodiquement le rapport de couverture quand le dollar canadien s’affaiblit, elle ajoute même du risque au portefeuille. Et le rendement qu’elle génère s’approche de zéro. Mieux vaut s’en tenir à être non couvert que de rajouter de la complexité opérationnelle dans son portefeuille sans être récompensé pour cela », tranche Michael Sager.

L’approche de couverture active, en revanche, donne des résultats attrayants selon lui.

« Pour nous, l’exposition à des devises étrangères n’est pas un risque sans récompense : c’est une occasion de rendement et de diversification », affirme-t-il.

« La stratégie active a changé au fil des ans. Lorsque les premiers gestionnaires actifs de devises sont apparus voilà une vingtaine d’années, ils s’en tenaient à une allocation rigide des devises. Ils étaient autorisés à ajouter un certain risque de change dans les portefeuilles pour en tirer du rendement, mais dans les limites des montants et dénominations des titres sous-jacents. De nos jours, c’est très différent. La gestion active de devises est considérée comme une source de rendement à part entière. C’est une stratégie non financée de gestion efficiente du capitale sans exigence initiale sur le plan de la répartition du risque dans le portefeuille », détaille Michael Sager.

Puisque les stratégies de couverture active ne sont plus liées à des placements sous-jacents, elles sont souvent confiées à des gestionnaires spécialisés, dont le travail consiste à prendre des positions longues et courtes sur les devises pour générer du rendement à partir d’un budget spécifiquement voué à cela.

« De cette façon, il n’y a pas de lien entre le risque alloué au gestionnaire de devises et les placements sous-jacents du portefeuille. C’est une stratégie sans contrainte d’allocation à un gestionnaire spécialisé dans les devises », conclut Michael Sager.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.