Mains de personnes de différentes origines qui se tiennent toutes par le petit doigt.
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Les investisseurs institutionnels canadiens ont démontré un fort regain d’intérêt envers les facteurs sociaux dans leurs choix d’investissement en 2020.

Jusqu’à présent, le changement climatique et la préservation de la biodiversité semblaient être les enjeux primordiaux de l’investissement responsable, lorsque l’on parlait de facteurs ESG. Toutefois, ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Les trois-quarts (74%) des investisseurs institutionnels canadiens indiquent avoir priorisé les facteurs sociaux en 2020, sur les autres facteurs environnementaux et de gouvernance, pointe David Ryan, le vice-président exécutif des communications financières et d’entreprise chez Edelman Canada, cité par Benefits Canada.

Il s’agit d’un changement de grande ampleur, puisqu’un an plus tôt, ils n’étaient que 49% à faire de même. Cela signifie qu’en une année, un investisseur institutionnel sur quatre a changé de priorité pour s’intéresser d’abord et avant tout aux facteurs sociaux. Ces investisseurs se sont particulièrement intéressés à la diversité, l’inclusion et l’équité.

UN TOURNANT PRÉVISIBLE

Ce tournant s’explique à la fois par la pandémie, mais aussi par le mouvement Black Lives Matter. Les investisseurs sont désormais vigilants quant à savoir si la diversité et l’inclusion sont prises en compte à chaque palier hiérarchique des entreprises, y compris dans les conseils d’administration.

Pour les investisseurs institutionnels canadiens, les facteurs sociaux doivent maintenant intégrer le fonctionnement des entreprises. Il ne s’agit plus seulement de donner une image de diversité ou d’inclusion, mais d’opérer une transformation réelle et d’écarter tout racisme systémique.

Cette capacité à adopter les facteurs sociaux démontre une capacité à créer de la valeur, rappelle David Ryan. En particulier lors des périodes de crises, comme lors de la pandémie, les entreprises qui se soucient de ces enjeux sont davantage capables de faire preuve de résilience. Cette capacité leur permet de maintenir de la valeur, voire d’en créer, au moment où d’autres organisations subissent les chocs économiques.

Le constat de David Ryan survient alors que les investissements ESG enregistrent une performance impressionnante, selon l’agence de notation Moody’s Investors Service.