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Les fraudeurs ont profité de la COVID-19 pour exploiter les vulnérabilités des consommateurs au moyen de toutes sortes d’escroqueries.

Un récent sondage d’Interac révélait que plus de la moitié des Canadiens (55 %) se sentaient plus exposés à la cyberfraude à cause de l’isolement et aussi du temps accru passé en ligne. Être branchés à longueur de journée pour travailler, faire des achats, payer ses factures ou naviguer sur les réseaux sociaux laisse la part belle aux fraudeurs pour nous soutirer de l’argent et des renseignements personnels.

S’ils se sentent plus vulnérables, les consommateurs québécois se disent aussi plus aptes à repérer les escroqueries, surtout ceux de la génération Z. Près des trois quarts (72 %) des 18 à 24 ans estiment sont confiants en leurs capacités à ne pas tomber dans les pièges des fraudeurs.

« C’est une bonne nouvelle, affirme Rachel Jolicœur, directrice, Prévention et stratégie de la fraude chez Interac. Même si cette génération de technophiles passe plus de temps en ligne, ils sont capables de détecter les tentatives de fraude. Cela se remarque notamment chez ceux qui en ont déjà été victimes. »

Ils semblent avoir moins honte que d’autres générations à déclarer avoir été victimes des pirates du web et deviennent plus vigilants.

DES ARNAQUES BIEN MONTÉES

Ces derniers mois, les cyberfraudeurs ont rivalisé d’imagination pour commettre leurs méfaits.

« On a vu une hausse des escroqueries pour les prêts en ligne, affirme Rachel Jolicœur. Des particuliers qui ne se qualifiaient pas auprès de leur institution financière pour obtenir un prêt se sont tournés vers les offres en ligne. Ils sont tombés sur des sites qui sont souvent bien faits et proposent même des taux d’intérêt plus avantageux que les banques. Sans se méfier, ils transmettent leurs informations personnelles puis se font demander d’envoyer de l’argent pour garantir le prêt, ce qui est illégal. Non seulement les gens ont pu perdre de l’argent, mais ils ont en plus fourni des renseignements précieux aux fraudeurs. »

Les fraudeurs ont aussi ciblé les chercheurs d’emploi avec des stratagèmes élaborés. « Ils passent par LinkedIn ou des sites d’emplois réputés pour offrir un poste en télétravail qui n’existe pas. Ils envoient à la personne un chèque pour soi-disant couvrir l’achat d’équipements comme une imprimante ou un bureau auprès de leur fournisseur. Mais il lui demande de payer ce dernier par virement en ligne. Ce n’est qu’après que la personne découvre que le chèque est frauduleux. »

TROIS CONSEILS DE PRÉVENTION

En ce Mois de la prévention de la fraude, Rachel Jolicœur y va de trois conseils simples pour se protéger des attaques des fraudeurs.

  • S’arrêter

« Face à une demande d’informations imprévues, on n’est pas obligé de passer à l’action tout de suite, et ce, malgré les menaces qu’on peut recevoir comme un compte de banque gelé. Il vaut mieux prendre un pas de recul et se demander si ces mesures sont légitimes. On peut aussi contacter sa banque pour savoir réellement ce qui en est », suggère-t-elle

  • Examiner

Faire des recherches pour déceler d’éventuelles escroqueries. Il existe des ressources en ligne comme le Centre antifraude du Canada qui répertorie les tentatives de fraude et donne des conseils pour s’en prémunir.

  • En parler

« Il ne faut pas être gêné de dire qu’on a été victime d’une tentative de fraude, affirme Mme Jolicœur. Les criminels ciblent tout le monde, personne n’est à l’abri. Si on a communiqué des informations sensibles, il est important de contacter son fournisseur de services financiers et de rapporter l’incident à la police. On se dit souvent que ça ne sert à rien, qu’il n’y aura pas d’enquête, mais c’est néanmoins utile de le faire. C’est seulement de cette façon que la police peut saisir l’ampleur du problème et déployer des ressources pour contrer le fléau. »

Autre règle de base à ne pas oublier : changer ses mots de passe sans attendre en cas de cyberfraude.