Rangée de crayons blancs avec un seul crayon rose qui se démarque.
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La réaction au coronavirus est fort différente entre les marchés émergents et américain, commente Richard Lawrence, premier vice-président, Titres mondiaux à revenu fixe, à Brandywine Global.

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« En début d’année, nous pensions que les risques macroéconomiques allaient diminuer dans les pays émergents, que nous aurions un accord commercial entre la Chine et les États-Unis, que les politiques monétaires étaient favorables de par le monde, et que tout cela allait être bon pour les obligations émergentes. D’ailleurs, les rendements ont diminué dans les premiers mois de 2020, tant pour les bons du Trésor Américain que pour les obligations souveraines du Mexique, de l’Indonésie et du Brésil. Puis, ce fut le carnage pendant les deux premières semaines de mars pour les obligations émergentes », observe Richard Lawrence.

Ce carnage, dû bien sûr au coronavirus, a cependant été « très temporaire », affirme l’expert en s’appuyant sur les exemples des obligations « Bonos » du gouvernement mexicain : leur rendement était de 6,9 % en début d’année, puis a explosé à 8,3 % au pic de la crise, mais il était retombé à 6,1 % à la mi-mai.

« Cela démontre qu’une fois passés à travers la période très risquée de la mi-mars, les éléments de base sous-jacents sont demeurés intacts dans les pays émergents. On a vu la même histoire avec les obligations colombiennes, indonésiennes, sud-africaines et brésiliennes », dit Richard Lawrence.

Il n’a cependant pas accru son exposition à la dette des pays émergents, non par manque d’aubaines, mais parce que le marché des obligations de sociétés américaines a davantage attiré son attention quand la Fed a annoncé qu’elle allait les soutenir par un programme massif d’achats.

« LE RISQUE DES PAYS ÉMERGENTS »

« De nombreux émetteurs de haute qualité sont entrés dans le marché et nous avons saisi des noms à très bon prix. Cela nous a permis de diversifier notre portefeuille contre le risque des pays émergents », explique Richard Lawrence.

Le risque en question, c’est le développement plus tardif de la pandémie dans ces pays. Après la première vague en Asie de l’Est, elle a touché l’Europe et l’Amérique du Nord, et on assiste désormais à une progression du virus dans les pays émergents. L’expert surveille notamment la courbe croissante des infections en Russie et au Brésil depuis la mi-mai, mais elle ne justifie pas encore de réelle inquiétude du point de vue des marchés obligataires.

Du côté des obligations de sociétés américaines, le risque est différent, mais tout aussi présent, croit-il.

« Nous évitons les secteurs qui ont été les plus durement touchés, comme l’énergie, pour favoriser plutôt les technologies, le secteur industriel et la consommation. Parmi les titres de haute qualité que nous avons sélectionnés, il y a des noms très connus comme Coca-Cola, UPS, Disney, Wells Fargo et McDonald’s. Ces entreprises ont des états financiers solides avec beaucoup de liquidités, et leurs obligations sont notées entre BBB, A et A+. Elles sont arrivées sur le marché avec des écarts de rendement très larges, et il y a de bonnes chances de les voir se réduire. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, présenté par CIBC. Il a été écrit sans l’intervention du commanditaire.