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Dans le domaine financier, les technologies sont de plus en plus présentes et ce n’est qu’un début! Les femmes auraient donc tout intérêt à s’intéresser de près à ce domaine d’activité qui grouille d’opportunités.

« Les femmes vivent souvent un syndrome de l’imposteur lorsqu’elles doivent prendre une décision où il y a un enjeu technologique, a constaté Sophie D’Amours, rectrice à l’Université Laval, lors du Colloque femmes en finance, femmes innovantes du Cercle de finance du Québec. Il faut pourtant avoir l’ambition de prendre ces décisions parce qu’elles vont transformer l’ensemble de nos organisations. »

Cela ne signifie pas pour autant que toutes les femmes devraient se mettre au codage. Selon elle, il est important de bien comprendre comment le numérique transforme un secteur d’activité, et quelles opportunités il génère. Moins que de maîtriser la technique derrière le numérique, les femmes devraient s’attacher à saisir davantage de quelle façon les modèles d’affaires sont déployés, ainsi que le rôle de chacun et les différentes solutions qu’il est possible d’apporter.

« Ça fait plus de vingt ans que les institutions bancaires et les compagnies d’assurance investissent dans le numérique, note Sylvie Paquette, administratrice de société qui a notamment œuvré chez Desjardins. Aujourd’hui, on parle de plus en plus de partenariats avec les fintech et les insurtech. Nous devons travailler avec eux. »

FAVORISER LA DIVERSITÉ

Avec une population de plus en plus branchée, le manque de diversité dans le domaine technologique comporte des risques, signale Valérie Bécaert, ingénieure et directrice des partenariats et de la mobilisation des connaissances à l’Institut de valorisation des données. « Il faut prendre conscience qu’on est quotidiennement influencés par des algorithmes, note Mme Bécaert. On cherche sur Google, on va sur Facebook et on s’informe, ce sont des algorithmes qui nous alimentent. On vit avec des décisions prises par des machines. »

Ainsi, selon elle, ces grandes entreprises doivent pouvoir représenter la diversité de la société, ce qui n’est pas le cas actuellement, ajoute-t-elle. « Il faut qu’il y ait une représentation des femmes et des minorités. Sinon on va se retrouver à se laisser influencer par une machine conçue par un homme blanc probablement américain. »

DES PISTES DE SOLUTIONS

Pour favoriser cette diversité, on devrait initier les enfants aux technologies et aux sciences dès le plus jeune âge, croit Sylvie Paquette. Même son de cloche du côté de Mme d’Amours. « À l’Université, il faut qu’on ait des plateformes technologiques et des salles de classe plus dynamiques et interactives. C’est un défi. » Selon elle, il faudrait également gonfler l’expertise des conseils d’administration en matière de technologies de l’information. « On investit comme jamais auparavant dans ces secteurs-là et on n’aura pas de regard critique. »

Pour Marie-France Ouimet, chef stratégie de données à la Banque Nationale du Canada, des questions éthiques sont également soulevées par les technologies et l’accumulation toujours plus grande de données. « Celles-ci touchent l’ensemble de la société, y compris les femmes. »

Bien sûr, les femmes ont, de leur côté, un effort à faire. « Ma sœur a 49 ans et elle peine à utiliser son iPhone, illustre Mme Paquette. Je lui ai dit : il te reste 40 ans à vivre, tout va tellement changer et la technologie est au cœur de ça! » Autant de raisons pour que les femmes ne se laissent plus impressionner par la technologie!