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Le « Podcast de l’émergence » est une série de balados visant à faire découvrir les gestionnaires émergents du Québec. Aujourd’hui : Philippe Hynes, gestionnaire de portefeuille et président de Tonus Capital.

Il n’a pas encore 40 ans et cela fait déjà plus de 10 ans qu’il enseigne à l’Université Concordia. À la tête de la firme Tonus Capital, Philippe Hynes se souvient qu’aucun de ses professeurs n’investissait en Bourse alors qu’il étudiait en finance.

« Je me rappellerai toujours lorsque j’ai demandé au professeur qui enseignait l’investissement quels produits il y avait sur le marché. Il m’avait répondu qu’il croyait au marché efficient, mais que jamais il n’y investirait un dollar », se rappelle le financier, ébahi.

SE FROTTER AUX GÉANTS DU WEB

Tonus Capital a trouvé une façon bien particulière de participer à la croissance des « FANG », ces géants américains du web que sont Facebook, Amazon, Netflix et Google.

Plutôt que d’investir directement dans ces titres qui tirent les indices boursiers au sommet, le cabinet a fait le pari audacieux d’investir dans… Cascades. Une décision qui rappelle celle de Warren Buffett, au début des années 2000, qui avait misé sur les matériaux de construction alors que tous les regards étaient tournés vers les sociétés technologiques.

« Pour moi, c’est une question de prix. On cherche ce que les gens ne regardent pas, ce qui n’est pas populaire, résume Philippe Hynes.

Philippe Hynes, de Tonus Capital.
Philippe Hynes, de Tonus Capital.

Cascades ne limite évidemment pas sa production au papier de toilette, rappelle M. Hynes. « Il y en a encore, mais ça représente une petite partie des profits », précise-t-il. Ce qui constitue l’élément moteur de l’entreprise sont les boîtes qu’elle fournit au commerce électronique. « Les Amazon, les Indigo, tout ce qu’elles vendent en ligne doit être transporté par boîte, et ça représente une grosse demande. »

CHEZ WARREN BUFFETT

Malgré son jeune âge, Philippe Hynes a eu l’occasion exceptionnelle de rencontrer Warren Buffett, au Nebraska. Chaque année, celui que l’on surnomme l’Oracle d’Omaha rencontre des groupes d’étudiants et en 2016, ce sont ceux de l’Université Concordia qui ont été les heureux élus.

« Après avoir été insistants [auprès de Berkshire, la firme d’investissement de Warren Buffett], la petite Université Concordia s’est retrouvée dans la même salle que Princeton, Stanford et l’Université de New York. »

Et qu’a pensé le gestionnaire de portefeuille du gourou de la finance? « Il n’est pas différent de ce qu’on voit dans les médias, lance M. Hynes. Simple, pas de préparation, ouvert à toutes les questions. Il inspire la confiance. Il a cette capacité d’amener des concepts parfois compliqués de politique, d’investissement et d’économie à un niveau que tout le monde peut comprendre. »

Avec la collaboration de Caroline Ethier.

Un peu plus sur Pierre-Luc Poulin et le « Podcast de l’émergence »

pierre_luc_poulin

Détenteur d’un baccalauréat en administration des affaires, Pierre-Luc Poulin a poursuivi sa formation à l’Institut canadien des valeurs mobilières où il a obtenu le titre de fellow (FCSI). Après avoir travaillé dans les milieux financiers et bancaires, il est devenu, en janvier 2001, formateur indépendant. Outre la finance, il enseigne également en communication et marketing et est auteur de publications sur le marketing web, Warren Buffett, ainsi que de romans.

L’idée du « Podcast de l’émergence » lui est venue au printemps 2018, à la suite d’une rencontre avec des gestionnaires de patrimoine émergents du Québec. Pierre-Luc Poulin entreprend alors de les faire découvrir au public par ce balado, mais aussi la publication du livre Québec & cie : investir grâce aux gestionnaires en émergence du Québec, qui devrait paraître en novembre 2018.