Chaîne de métal et signe de dollar en or.
Photo : grandeduc / 123RF

Le « Podcast de l’émergence » est une série de balados visant à faire découvrir le milieu de la finance québécoise. Le présentateur Pierre-Luc Poulin pose un regard extérieur sur une industrie qui n’a plus de secrets pour lui.

William André Nadeau, gestionnaire de portefeuille à Tactex, propose quelques facteurs clés importants afin d’obtenir de meilleurs rendements à la Bourse. Cette semaine, il nous parle du style valeur.

On est souvent tentés par les fonds indiciels tels que les fonds négociés en Bourse (FNB) et les fonds communs de placement qui suivent les indices. Mais de leur côté, les gestionnaires de portefeuille tentent plutôt de se distinguer, d’ajouter de la valeur par rapport aux fonds indiciels.

LE STYLE VALEUR

Le style valeur est sécurisant. Les actions de type valeur correspondent à des entreprises dont l’aspect financier est bien établi : elles possède des liquidités, elles ne sont pas trop endettées, il y a de bonnes marges de profit et on a une certaine assurance que celles-ci seront présentes au cours des 10-20 prochaines années.

Pour Warren Buffett, la notion de valeur revient à acheter à un prix raisonnable, sur un horizon de cinq ans. Il s’agit de l’approche qu’il a utilisée lors de ses premières années à la Bourse alors qu’il achetait des entreprises en deçà de leur valeur comptable. Cela a fonctionné à une époque où l’information n’était pas aussi fluide qu’aujourd’hui. Cependant, Berkshire Hathaway a été son pire investissement à vie : il s’agit de deux compagnies du secteur textile qui ont fusionné et qu’il a achetées à faible coût mais dont la valeur est tombée à zéro. Le milliardaire a perdu beaucoup d’argent dans cette transaction. Il a d’ailleurs conservé le nom pour son entreprise afin de se souvenir de cette expérience.

LA JUSTE VALEUR EN BOURSE

Déterminer la juste valeur d’une entreprise en Bourse exige plusieurs calculs qui doivent actualiser les données prévisionnelles des profits et des ventes. La juste valeur peut considérablement varier, selon la personnalité de l’investisseur ou du gestionnaire. D’ailleurs, de nombreux facteurs externes doivent être pris en considération pour déterminer la juste valeur d’un titre, comme l’industrie, la dominance de l’entreprise, la qualité de la gestion, la réalité économique et la valeur de la marque.

Un titre qui s’échange à seulement huit fois les profits anticipés du consensus des analystes pourrait être considéré comme étant surévalué si l’entreprise ne présente pas un potentiel suffisant de croissance des ventes et des profits. Dans un cas contraire, un titre qui s’échange à 25 fois les profits, et qui est donc plus cher que le marché, pourrait être considéré comme sous-évalué si la croissance prévue des revenus et des profits sur quelques années est de 15 % par an.

Ne pas payer assez cher un titre devrait sonner une alarme. Il faut comprendre la raison pourquoi il y a un escompte sur une action. Parfois, les rapports financiers ne suffisent pas. Il y a tout un ensemble de facteurs à considérer pour déterminer si un titre est un titre de valeur.

Maîtriser la juste valeur des titres est nécessaire.

Avec la collaboration de Caroline Ethier.

Un peu plus sur Pierre-Luc Poulin et le « Podcast de l’émergence »

pierre_luc_poulin

Détenteur d’un baccalauréat en administration des affaires, Pierre-Luc Poulin a poursuivi sa formation à l’Institut canadien des valeurs mobilières où il a obtenu le titre de fellow (FCSI). Après avoir travaillé dans les milieux financiers et bancaires, il est devenu, en janvier 2001, formateur indépendant. Outre la finance, il enseigne également en communication et marketing et est auteur de publications sur le marketing web, Warren Buffett, ainsi que de romans.

L’idée du « Podcast de l’émergence » lui est venue au printemps 2018, à la suite d’une rencontre avec des gestionnaires de patrimoine émergents du Québec. Pierre-Luc Poulin entreprend alors de les faire découvrir au public par ce balado, mais aussi la publication du livre Québec & cie : investir grâce aux gestionnaires en émergence du Québec, qui devrait paraître en novembre 2018.