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Le « Podcast de l’émergence » est une série de balados visant à faire découvrir les gestionnaires émergents du Québec. Aujourd’hui : Philippe Pratte, Marc Bradley, Sophie Pilon et Jonathan Charron, de la firme Pratte Gestion de portefeuilles.

À une enjambée de rivière de la capitale fédérale, Pratte Gestion de portefeuilles ne manque pas d’ambition. Bien assise sur une approche multidisciplinaire, l’entreprise gatinoise se démarque dans l’univers québécois de la gestion de portefeuille.

La firme n’hésite pas à dévoiler ses récents états de compte, notamment celui de mai 2018, où son portefeuille équilibré affiche un rendement de 13,5 % en un an et 12 % sur 5 ans. Pourquoi ces rendements se distinguent-ils autant de l’indice de référence?

« C’est l’approche qu’on a développée, une approche mixte de gestion de portefeuille. On travaille avec une approche quantitative à la base », explique Philippe Pratte, président et gestionnaire de portefeuille. Ainsi, des données sont importées quotidiennement dans leurs systèmes, ce qui permet de faire un analyse quantitative et de générer des listes d’achats et de ventes de titres.

« On arrive à déterminer lesquels représentent la crème de la crème et à obtenir de bons rendements avec des sociétés qui ont cinq milliards de dollars et plus en capitalisation boursière aux États-Unis », précise-t-il.

De gauche à droite : Jonathan Charron, Marc Bradley, Pierre-Luc Poulin, Sophie Pilon et Philippe Pratte.

REMISE EN QUESTION CONTINUE

Quand elle achète une action, la firme la garde-t-elle longtemps ou la revend-elle rapidement? Tout dépend du contexte du marché, qui évolue, tout comme leur stratégie d’entreprise, affirme Philippe Pratte.

« Si le marché nous donne un contexte stable comme en 2017, notre rotation de portefeuille va diminuer. Si on arrive dans des périodes un peu plus volatiles, comme ce qu’on a vu en début d’année 2018, la rotation de portefeuille peut augmenter et selon le contexte, on va se réajuster », illustre-t-il.

Le jeune gestionnaire insiste sur l’importance de se remettre en question, autant au chapitre des processus que des positions. « En réalité, le marché a raison, dit-il. Il faut s’assurer que lorsqu’on prend une décision en tant que gestionnaire, il ne faut pas l’emmener dans sa tombe. Tu prends une décision et si tu as tort, il faut que tu sois capable de le réaliser et d’inverser la vapeur. »

PROTECTION DES DONNÉES

Comme n’importe quelle autre entreprise financière, la petite firme pourrait être victime de vol de données ou d’identité. Même le FBI s’est déjà fait pirater! Bien qu’elle ne dispose pas des moyens d’une banque, Pratte Gestion de portefeuilles assure sa cybersécurité en s’appuyant sur des technologies existantes.

« On ne cherche pas à réinventer la roue », mentionne Marc Bradley, informaticien pour le cabinet, qui dit utiliser la plateforme du géant Microsoft, notamment Entity Framework, qui permet une ouverture de session en ligne sécurisée.

LE SECRET EST DANS LE BLOGUE

La firme est fréquemment citée dans les médias, notamment La Presse, Les Affaires, Finance et Investissement, Conseiller et L’actualité. L’équipe s’est donné des occasions d’être connue, en alimentant son blogue de 2 000 mots par semaine. C’est ce qui l’a propulsée.

« L’objectif premier du blogue était de pouvoir communiquer les nouvelles des marchés au client de façon continue, soutient le gestionnaire. On est capable de ratisser large quand on écrit et d’avoir une influence réelle auprès de notre clientèle. »

« Ça nous a fait connaître, on est un peu sortis de notre petite communauté ici, en Outaouais », reconnaît Sophie Pilon, responsable des médias sociaux et des communications de l’entreprise.

En plus d’alimenter le blogue et d’assurer une présence sur Facebook, Twitter et LinkedIn, la jeune femme a réussi à rejoindre une clientèle plus jeune. « On fait beaucoup de « stories » Instagram sur ce qui s’est passé dans les marchés. Des gens m’écrivent pour me dire qu’ils apprécient beaucoup », explique-t-elle. Les stories ont amené à la firme plusieurs recommandations, affirme Philippe Pratte.

EXPANSION

L’entreprise voit grand. Elle planifie étendre ses activités à Montréal afin de bénéficier des différentes cultures et regroupements qu’offre la métropole en tant que centre financier du Québec.

Avec la collaboration de Caroline Ethier.

Un peu plus sur Pierre-Luc Poulin et le « Podcast de l’émergence »

pierre_luc_poulin

Détenteur d’un baccalauréat en administration des affaires, Pierre-Luc Poulin a poursuivi sa formation à l’Institut canadien des valeurs mobilières où il a obtenu le titre de fellow (FCSI). Après avoir travaillé dans les milieux financiers et bancaires, il est devenu, en janvier 2001, formateur indépendant. Outre la finance, il enseigne également en communication et marketing et est auteur de publications sur le marketing web, Warren Buffett, ainsi que de romans.

L’idée du « Podcast de l’émergence » lui est venue au printemps 2018, à la suite d’une rencontre avec des gestionnaires de patrimoine émergents du Québec. Pierre-Luc Poulin entreprend alors de les faire découvrir au public par ce balado, mais aussi la publication du livre Québec & cie : investir grâce aux gestionnaires en émergence du Québec, qui devrait paraître en novembre 2018.